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COP 27, une avancée majeure pour les pays du Sud


La 27e Conférence des parties (COP) s’est déroulée du 6 au 20 novembre 2022 à Charm El-Cheikh, en Égypte. Elle a reconnu, pour la première fois, la nécessité d’aider financièrement les pays les plus vulnérables à faire face aux dégâts causés par le réchauffement climatique. Mais elle a échoué à s’attaquer aux énergies fossiles.

Après un été de catastrophes climatiques, et notamment les inondations au Pakistan, la famine en Éthiopie, les pays développés ne pouvaient demeurer indifférents. Alors qu’ils ont le moins contribué aux émissions de gaz à effet de serre, les états vulnérables sont les principales victimes des sécheresses, inondations ou ouragans. Les pertes humaines et économiques aggravent leur dette et entravent leur développement.

Création d’un fonds sur « les pertes et dommages »

« C’est le grand succès de cette COP 27. Et on le doit en partie à l’Union européenne (UE), car c’est notre proposition qui a été retenue », a déclaré Frans Timmermans, le vice-président néerlandais de la Commission européenne chargé du Pacte vert. La création de ce fonds pour les « pertes et dommages », prise par les 197 pays de la COP 27, est aussi l’aboutissement d’une demande que les pays du Sud portent depuis trente ans.

Un comité composé de quatorze pays du Sud et de dix du Nord sera chargé de rendre opérationnel ce fonds lors de la COP 28, qui se tiendra en novembre 2023 à Dubaï. Mais tout reste à construire, car ce fonds n’est qu’une coquille vide. Le texte de décision de la COP 27 ne précise pas ses contours et ne définit pas les critères de vulnérabilité des pays.

Le Pakistan, un des pays victimes du changement climatique.
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Depuis 1992, les négociations climatiques sont fondées sur une distinction entre pays développés, historiquement responsables du réchauffement, et pays en développement, qui y ont moins contribué. Les premiers abondent les mécanismes financiers à destination des seconds. Mais entre-temps, certains pays en développement se sont fortement enrichis et ont beaucoup émis de gaz à effet de serre, comme la Chine, l’Inde, l’Arabie saoudite.
« Nous allons casser cette logique : on tiendra compte de la situation d’aujourd’hui pour déterminer quels sont les pays développés et en développement, et, surtout, quels sont les États gros émetteurs et les États émetteurs à petite échelle », poursuit Frans Timmermans.

L’échec pour les émissions à gaz de serre

Malgré les conclusions du dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), la décision finale de la COP 27 ne mentionne pas de pic des émissions des gaz à effet de serre pour 2025 et n’engage pas les pays à réduire drastiquement leurs émissions.

La COP 27 ne s’attaque pas aux énergies fossiles, principales responsables du réchauffement climatique. Le texte mentionne seulement que les pays s’engagent à accélérer la réduction de l’utilisation du charbon et la sortie des subventions « inefficaces » aux énergies fossiles. Le pétrole et le gaz ne sont pas évoqués, alors que l’atteinte de la neutralité carbone implique de ne plus construire aucune installation fossile. L’appel, inédit, à accélérer le déploiement des renouvelables manque de conviction. Il s’accompagne d’une mention sur les « énergies basses émissions », laissant la porte ouverte au gaz.

« La présidence égyptienne a produit un texte qui protège clairement les pétro-États et les industries des combustibles fossiles », dénonce Laurence Tubiana, la directrice de la Fondation européenne pour le climat.
La prise de conscience n’est pas à la hauteur des enjeux, et une majorité d’États ne se résout pas à un changement de paradigme, seul à même de modifier une trajectoire qui rendrait la surface terrestre invivable d’ici à la fin du siècle.

Nicole Chauveau

Conférences des parties

Les Conférences des parties se tiennent chaque année depuis le Sommet de la Terre de Rio en 1992. Elles réunissent, dans un format multilatéral, des pays (198) et des acteurs non étatiques négociant des règles et des mesures au service de la recherche de solutions à apporter au changement climatique.

En 2015, les nations réunies à Paris pour la COP 21 ont conjointement adopté le premier accord international universel pour lutter contre le changement climatique, appelé Accord de Paris.